- Quelle sera ta voie ?
- Anale. Vingt-deux ans que je l'ai dans le cul. Bientôt vingt-trois...
Si seulement j'avais pu naître prématuré. J'aurais surement pu dire avec fierté "J'ai vécu, par procuration, une passation de pouvoir, aussi douteuse soit-elle." Mais non, je n'ai rien vécu de cela. Je n'ai rien contre la personne en elle même. J'en veux au système tout entier.
Je comprend tout à fait ce qui se trame dans ces sphères là. Peut-être par ce que je les côtoie. J'ai appris à voir le monde comme eux le voient. A quoi bon appliquer les règles quand ceux qui viendront après se chargeront de les briser. A quoi bon suivre l'éthique, quand la grande majorité n'en entend même pas parler. A quoi bon quitter un poste, si le successeur ne le lâche pas.
Je ne ferai jamais plus la morale à personne. J'ai bataillé pour ne pas avoir recours aux privilèges et autres interventions en haut lieu. J'ai tant résisté, téléphone en main, pour ne pas passer ce coup de fil magique qui ouvre tant de portes et facilite la vie. J'ai tant de fois refusé les parachutes en tous genres. Pour en arriver où ?
A voir le premier fils de pute venu prendre ma place, moi qui le surpasse en compétences et en mérite.
Une recharge d'un Dinar est tout ce dont ces gens ont besoin.
Au diable l'éthique. Au diable le rêve d'une Tunisie socialement et politiquement Scandinave. Je ne suis plus apatride. Me voilà enfin Tunisien !
Je vous laisse, ça sonne...
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