mardi 21 décembre 2010

Tunisie, je brûle de désir pour toi.

En augmentant le prix du carburant, l'état souhaitait-il priver les chômeurs de feu-de-joie ?

Quoiqu'il en soit, un jeune a résisté et s'est démené jour et nuit à vendre tout ce qui pouvait être vendu pour obtenir un crédit, acquérir un litre d'essence et s'immoler sous les regards des siens. Ah ces jeunes, ils ont toujours eu le feu au cul. Mais là, une faction radicale a placé la barre un peu plus haut.

D'après les médias officiels, ses derniers mots auraient été "Tunisie, je brûle de désir pour toi".
S'il avait dit "Je bous de désir", aurait-il fait un excellent ragoût ? Nous ne le saurons jamais.

Tout ce que nous savons c'est que les autorités s'intéressent désormais de très près au phénomène de mode de la combustion semi-spontanée qui trouve ses racines dans l'amour de la patrie et le bonheur du presque-plein emploi. Mais certains persistent à penser que, si cet homme a choisi de s'immoler, c'est bel et bien à cause de sa région d'origine où l'agriculture est l'un des piliers de l'économie et le barbecue une tradition séculaire. Ils tirent donc la sonnette d'alarme et craignent que le patriotisme des jeunes de la capitale ne s'exprime de manière quelque peu surgelée. Certains députés conseillent même de limiter, pour un moment, la vente de glace alimentaire aux entreprises seulement, ce qui a causé l'indignation des dirigeants de la SFBT et de la SONOBRA.


Déclaré Mort, envoyé spécial à Sidi Bouzid.

dimanche 12 décembre 2010

Perle rare.

En vue de relation extra-conjugale durable : 

Jeune homme de 22 ans cherche salope de la pire espèce. Pratiquant deux prières et demi par jour. Craignant dieu 3 jours par semaine. Avec un sérieux penchant pour la bouteille. Etudiant la pharmacie ou y travaillant. Ayant une certaine expérience dans la préparation de substances illicites dans l'arrière boutique.


Âge entre 20 et 55 ans.

vendredi 10 décembre 2010

Vive l'invasion !

- Pourquoi es-tu si indifférent au sort des Palestiniens ? De quel droit oses-tu dire que l'occupation est une bonne chose ? Ne vois-tu pas les morts et la misère qui en découle ?

-- Je ne suis pas indifférent au sort des palestiniens. Je les envie !
Soixante ans qu'ils ont des rêves de liberté, d'indépendance et de grandes choses. Soixante longues années qu'ils se battent pour un idéal, qu'ils imaginent les frontières de leur état. Six décennies qu'ils rêvent de paix et de démocratie. Leurs morts sont des héros. Leur cause est devenue celle d'un milliard d'impotent. Des rêves de liberté, ils en ont et ils en créent. Crois-tu qu'ils l'obtiendront une fois les colons boutés ? Jamais !
Si il y a bien une chose qui fait d'eux des privilégiés, malgré les souffrances et les exactions, malgré le blocus et l'instabilité, les attaques et tueries, c'est bien ce rêve de liberté. Il est facile d'en avoir quand l'étranger t'opprime, mais presque jamais quand ce sont les tiens qui le font aussi bien. Quand le territoire occupé se transformera en état policier, certains regretteront d'avoir tant haï leur seule source d'illusion.
Je ne suis pas pro-Israëlien, l'ami. Je suis le plus fervent des pro-Palestiniens. Je souhaite que ce peuple garde espoir en un avenir meilleur. Je souhaite qu'il préserve ses rêves, qu'il continue à se battre... sans jamais gagner.

Telle est la recette du bonheur.

samedi 4 décembre 2010

Ne tirez pas sur le messager...

...Contentez-vous de l'égorger. Vous économiserez une balle.

Dire la vérité est depuis longtemps un crime. Masquer ses pensées derrière un voile de boniments acceptables aux yeux de l'interlocuteur est une obligation. C'est même l'une des premières choses que l'on nous apprend.
"Non mon chou, - ah ! qu'ils sont mignons à cet âge là - tata bidule n'est pas grosse, elle est juste un peu enveloppée". Et puis quoi encore ?  Elle n'est pas moche, elle a simplement un physique atypique ?
Pas étonnant que l'univers soit plus un amas de mensonges que de galaxies.
Logique qu'une éducation pareille fausse les propos au lieu de les modérer. La modération est un art que peu de gens maîtrisent.

Voilà pourquoi le messager se fait toujours empaler : Les messages étant transmis à travers un tiers, la parole est souvent plus débridée, la part de vérité est plus importante et la victime autre que le destinateur. C'est bien pour cette raison que je pensais publier cet article sur le blog de E. Il n'en serait que plus crédible.

Et puis merde, ils ont censuré son blog ces fils de putes !

vendredi 3 décembre 2010

Partir c'est mourir un peu...

...Ou pas.


J'ai tellement pris l'habitude de déménager que partir est devenu synonyme de vivre, et vivre n'a plus rimé avec contact humain. Vivre dans autant de villes m'a donné l'avantage de pouvoir nouer des amitiés véritables et tout autant de conflits en un temps record. Énorme avantage, non ? 


Pour être franc, je n'ai jamais vraiment fréquenté les gens. Ils représentent généralement une alternative à la solitude que j'aime tant, mais dont je désire m'extirper de temps à autres. Ils ne sont que le lien que je tisse avec la réalité que je fuis d'habitude. Ils ne sont là que pour me rappeler qu'en dehors de mon monde où je me plais tant, il en existe un autre fait de compromis, de concessions et d'images à préserver. Pour résumer, les gens n'existent que pour ces jours où je ne souhaite pas boire en solitaire. Les croiser au hasard des longues marches n'est rien d'autre qu'une distraction parmi tant d'autres, une manière de tuer dix minutes de son temps à discuter en vain avec une personne dont les nouvelles ne nous intéressent pas; deux heures si elles nous intéressent. 


Attention, n'allez pas jusqu'à me taxer de misanthrope. Je ne le suis pas. J'ai juste laissé derrière moi tous ceux qui comptaient : certains partis trop tôt et d'autres juste exilés. Mais puisque départ rime souvent avec retrouvailles arrosées et encyclopédie d'anecdotes, il n'y a rien de mieux que de quitter son monastère, l'espace d'une halte éthylique, histoire de constater tout le chemin effectué par ceux que l'on considère siens.
Des compagnons de route je n'ai gardé que le gratin.


Partir c'est vivre au mieux, c'est changer d'univers, de fréquentations. Partir c'est réécrire sa vie, masquer ses erreurs de parcours à défaut de les effacer, car les assumer ne suffit pas à mieux se faire voir. Partir c'est se réinventer. Alors, à vos marques jeunes gens. Et n'oubliez pas de voyager léger !

jeudi 2 décembre 2010

Jeunesse éternelle.

Comme tous les jours depuis deux ans, j'ai ma petite réunion quotidienne avec les potes du paternel. Un panel de gars tout aussi drôles que cultivés, ayant pour QG un café pourri des plus populaires qui soient.
Ce qui m'a le plus étonné au premier contact, c'est de voir à quel point ces gars là sont restés jeunes alors que du haut de mes deux décennies de vie, je me fais déjà vieux et me sens grabataire.

J'envie ces gens, qui ont connu une époque où il faisait bon vivre. L'époque où la Tunisie était un bar géant et l'éveil culturel et politique était en voie de généralisation. j'envie ces gens qui ont vécu l'ère des Jazz Clubs, des grandes manifestations, des idéologies ouvertement affichées et des trente glorieuses à la Tunisienne.
Ils me parlent d'un temps que les moins de soixante ans ne peuvent pas connaître. Les soixante ans, je les ai, c'est pour cela qu'ils m'ont si bien accepté et qu'ils me retiennent une chaise chaque soir.

Ce qui m'a le plus marqué dans nos débats, c'est bel et bien leur optimisme hérité des années soixante et soixante-dix. Cet héritage d'une époque où rien n'était impossible. Une époque où les réformes étaient le plus souvent bénéfiques et les idées autres qu'illusoires. Ce qui les a frappé chez moi, c'est mon pessimisme si bien ancré, simple résultante d'une jeunesse vécue dans le désert culturel, social et politique qui n'a engendré qu'ignorance, repli sur soi et fuite en avant. Je n'y ai échappé que grâce à une éducation faite maison, seul moyen de sortir du marasme intellectuel étatisé.

J'admire tant leur vision de ce monde, mais je ne l'adopterai jamais. Ces gens ont tari la fontaine de jouvence. Nous avons tari les flots de l'espoir. Nous avons perdu  la notion de contestation.

Et toi l'ami ? Quel âge as-tu ?

samedi 27 novembre 2010

Ne dénoncez plus les Lobbies !

- Tout est de la faute des Sionistes. Ils tiennent les médias, les banques, les laboratoires pharmaceutiques, les secteurs technologiques etc. Il faudrait les boycotter !

-- Ta gueule et crève ! Où veux-tu que je m'informe ? En lisant la presse arabe si réputée pour son sérieux ?
Où veux-tu que je place mon argent ? Dans une banque islamique qui me demandera de casquer tout autant que les banques classiques, sinon plus, mais sous forme de "cotisation obligatoire" ? L'arnaque religieuse, trop peu pour moi !
Mes gosses, c'est ton doctorat en Club Africain et ton post doc en histoire du Derby qui leur fournira les vaccins nécessaires ?
Et des micro-processeurs, tu en fabriques beaucoup entre le boulot et la glandouille au café ?
Ta gueule et crève ! Des gens ont bossé toute leurs vies durant pour dominer le monde. Des gens ont fondé des Lobbies pour imposer leurs opinions et écraser leurs contradicteurs. Et toi, qu'as-tu fait ? Où te situes-tu dans tout ceci ? Bois ton café et pense à toutes les bêtises que tu débites. Où sont les Lobbies des tiens ? Où sont les Lobbies Arabes ? Où sont les initiatives ? Où sont passés ces discours unionistes ? Inexistants ou morts-nés. T'es-tu jamais demandé pourquoi ? Ce n'est pas un complot qui y a mis un terme mais les divisions au sein d'une peuplade qui n'arrête pas de parler de fraternité sans en appliquer les rudiments.
Ceux que tu dénonce croient en cette fraternité et ce n'est pas pour rien qu'ils sont tous au sommet de la "chaîne alimentaire". Celui qui perce hisse les siens et les installe confortablement pendant que tu nages dans la merde alors que tes frères t'enfoncent au lieu de t'extirper.
Le jour où un Lobby Arabe verra le jour, il fera parler de lui à cause des calamités qui en résulteront. A peine la réunion inaugurale finie, il se scindera en autant de factions qu'il n'y a de dogmes, s’entre-tuant pour imposer les leurs aux autres, pendant que les sous-lobbies Arabes laïcs et athées regarderont en noyant leurs désillusions dans l'alcool. La voilà la triste vérité.
Ne dénonce plus. Fais un pas. Traduis ton indignation. Agis ! Ou sinon, ta gueule et crève, l'ami !

- Pourquoi dis-tu "tiens" et non pas "nôtres" ?

-- Fraternité, mon cul !

jeudi 25 novembre 2010

Donnez sa chance à la guerre !

Gare à vous, amis pacifistes. Modérez vos propos, vous qui vous opposez à une institution plus que millénaire. Cette noble cause qui a forgé l'Homme et ses nations. Prenez garde à ne pas promouvoir un concept qui mènera l'humanité à sa perte. Notre avenir en tant qu'espèce en dépend.

Pour qui vous prenez-vous, vous autres moutons sous vos allures de pâtres ? Oseriez-vous renier vos instincts primaires ? Oseriez-vous tuer la bête qui sommeille en vous ? Sacrilège !

Admirez toutes ces nations affaiblies par les conflits il y a de cela quelques décennies.  Regardez ce qu'elles sont maintenant. Elles vous surpassent de mille et un an. Vous enviez leurs peuples, qui étaient tout aussi incultes que les nôtres, six décennies auparavant. Pourquoi ont-ils autant percé ? La guerre mes amis. La guerre !

Toi le rabat-joie, tu la fermes et tu finis de lire ! N'invoque point la neutralité Suisse car nous y viendrons.

Je disais donc : La guerre ! Seuls les peuples qui l'ont bien connue ont progressé.
Ces faces de citrons ont survécu à deux bombes nucléaires, fait un pied-de-nez au désespoir pour conquérir le monde à leur manière. Sacrés énergumènes !
Leur pauvre voisin Chinois, envahi, massacré, humilié, est actuellement un danger pour le monde tant il est puissant.
L'Allemagne, tantôt bourreau, tantôt victime, après une scission douloureuse et des sanctions astronomiques, se trouve à présent être la première puissance économique européenne.
Regardez ces Amerloques, armés jusqu'aux dents. Cette nation pour qui la guerre est l'un des moteurs principaux de l'économie, et la paix un frein à l'union.
Regardez ces Russes et leurs voisins slaves qui en ont tant bavé, qui à peine sortis d'une guerre effective sont entrés dans une autre moins formelle.
Et pour finir, admirez ces Suisses qui, malgré leur pacifisme, forment l'une des nations les plus militarisées d'Europe.

Chers amis, soutenez toute guerre quelle qu'elle soit. Depuis toujours elle a forgé les nations. Donnez sa chance à l'horreur ! Incitez au progrès ! Appréciez les ravages ! Comptez les morts, le sourire aux lèvres ! Tout ceci n'est que bénéfice car la terre est surpeuplée. Votez l'épuration ! Et comme vous vous en doutez peut-être, le premier convoi arborera pour étoile ce triste symbole de paix.

Amen.

mercredi 24 novembre 2010

Allo ?

- Quelle sera ta voie ?
- Anale. Vingt-deux ans que je l'ai dans le cul. Bientôt vingt-trois...
Si seulement j'avais pu naître prématuré. J'aurais surement pu dire avec fierté "J'ai vécu, par procuration, une passation de pouvoir, aussi douteuse soit-elle." Mais non, je n'ai rien vécu de cela. Je n'ai rien contre la personne en elle même. J'en veux au système tout entier.
Je comprend tout à fait ce qui se trame dans ces sphères là. Peut-être par ce que je les côtoie. J'ai appris à voir le monde comme eux le voient. A quoi bon appliquer les règles quand ceux qui viendront après se chargeront de les briser. A quoi bon suivre l'éthique, quand la grande majorité n'en entend même pas parler. A quoi bon quitter un poste, si le successeur ne le lâche pas.
Je ne ferai jamais plus la morale à personne. J'ai bataillé pour ne pas avoir recours aux privilèges et autres interventions en haut lieu. J'ai tant résisté, téléphone en main, pour ne pas passer ce coup de fil magique qui ouvre tant de portes et facilite la vie. J'ai tant de fois refusé les parachutes en tous genres. Pour en arriver où ?
A voir le premier fils de pute venu prendre ma place, moi qui le surpasse en compétences et en mérite.
Une recharge d'un Dinar est tout ce dont ces gens ont besoin.

Au diable l'éthique. Au diable le rêve d'une Tunisie socialement et politiquement Scandinave. Je ne suis plus apatride. Me voilà enfin Tunisien !

Je vous laisse, ça sonne...

lundi 22 novembre 2010

Où est passé ton sac de briques ?

- Où est passé ton sac de briques ? Toi qui militais tant pour les droits de ces pauvres Iraniennes. Toi, qui souhaitais tant libérer les femmes Saoudiennes. Toi, qui t'indignais devant le massacre du Bouddha Afghan et fermais les yeux sur les exactions que subissent les tiens, non loin de chez toi, non loin de ce bureau, où tu te plongeais dans la toile, obnubilé par des problèmes bien lointains.

Où est passé ton sac de briques que tu portais fièrement, signant pétition après l'autre, une fois pour blâmer Israël et l'autre pour nettoyer ces plages où tu t'affales comme une bouse, chaque printemps et chaque été. Te serais-tu rendu compte que les mots ne font pas les actes ? Et que ceux qui en parlent le plus sont ceux qui en font le moins ?

Le voilà, ton sac de briques, il aura tant navigué de site en site et de cause en cause, toutes perdues. Il aura tant brassé : bières et vents. Tant résisté : vents et marées. Puis fini par tomber non loin de tes pieds. Désormais, la seule cause que tu supportes est celle qui te délivrera de l'éternel casse-tête que tu vis : Ces magasins de chaussures qui ne ramènent jamais de paires pointure 46 et plus. Foutue discrimination !

Te voilà bien désabusé. Tu auras au moins compris une chose. Tu l'auras eue ta bataille. Ce n'était pas Woodstock. Ce n'était pas Mai 68. Mais voilà, tu auras au moins vécu cette phase de bêtise bien profonde, entretenant l'espoir d'une société plus juste et égalitaire, aussi bien à l'échelle nationale qu'internationale.

Maintenant dis moi, qu'en as-tu appris ?


- Qu'il faut se faire sa place au soleil sans penser à autrui.


- Désormais tu es un Homme mon fils. Je ne pouvais être plus fier de toi !