vendredi 3 décembre 2010

Partir c'est mourir un peu...

...Ou pas.


J'ai tellement pris l'habitude de déménager que partir est devenu synonyme de vivre, et vivre n'a plus rimé avec contact humain. Vivre dans autant de villes m'a donné l'avantage de pouvoir nouer des amitiés véritables et tout autant de conflits en un temps record. Énorme avantage, non ? 


Pour être franc, je n'ai jamais vraiment fréquenté les gens. Ils représentent généralement une alternative à la solitude que j'aime tant, mais dont je désire m'extirper de temps à autres. Ils ne sont que le lien que je tisse avec la réalité que je fuis d'habitude. Ils ne sont là que pour me rappeler qu'en dehors de mon monde où je me plais tant, il en existe un autre fait de compromis, de concessions et d'images à préserver. Pour résumer, les gens n'existent que pour ces jours où je ne souhaite pas boire en solitaire. Les croiser au hasard des longues marches n'est rien d'autre qu'une distraction parmi tant d'autres, une manière de tuer dix minutes de son temps à discuter en vain avec une personne dont les nouvelles ne nous intéressent pas; deux heures si elles nous intéressent. 


Attention, n'allez pas jusqu'à me taxer de misanthrope. Je ne le suis pas. J'ai juste laissé derrière moi tous ceux qui comptaient : certains partis trop tôt et d'autres juste exilés. Mais puisque départ rime souvent avec retrouvailles arrosées et encyclopédie d'anecdotes, il n'y a rien de mieux que de quitter son monastère, l'espace d'une halte éthylique, histoire de constater tout le chemin effectué par ceux que l'on considère siens.
Des compagnons de route je n'ai gardé que le gratin.


Partir c'est vivre au mieux, c'est changer d'univers, de fréquentations. Partir c'est réécrire sa vie, masquer ses erreurs de parcours à défaut de les effacer, car les assumer ne suffit pas à mieux se faire voir. Partir c'est se réinventer. Alors, à vos marques jeunes gens. Et n'oubliez pas de voyager léger !

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